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Des dessins inédits de Riesener

C'est une rare et belle découverte qui a été faite dans un tiroir lors d'un inventaire de succession. Des documents inconnus et uniques de Jean-Henri Riesener - une lettre autographe et 4 dessins figurant des projets de meubles royaux - sortis de l'anonymat après plus de 200 ans de séjour dans la famille.
L'expertise de Benoît a conduit ces précieux documents à l'hôtel Drouot où ils ont été présentés, le 26 novembre dernier, en collaboration avec la maison Daguerre et le Cabinet de Bayser. Tous vendus pour un total de 92 600€, le dessin du serre-bijoux de la comtesse de Provence (ci-contre) a été finalement préempté par le Château de Versailles.

Identification et expertise : Benoît Geisler.

Le 30 septembre 1793 sont organisées à Versailles de grandes ventes révolutionnaires, où sont dispersés plus de 17 000 souvenirs de la famille Royale en quelques jours. Charles Delacroix, alors député à la Convention est envoyé en mission pour mener à bien cette tâche. Lié à l'ébéniste Riesener par des liens familiaux, c’est sans doute lui qui informa son beau-père de l’opportunité de racheter et sauver ses plus belles productions.
Jean Henri Riesener, après son mariage en 1766 avec la veuve d’Oeben, est devenu le beau-père de Victoire Oeben et par la suite de son époux Charles Delacroix, le père du peintre Eugène Delacroix.
«Lors de la vente des richesses des châteaux royaux, Riesener regrettant de voir aliéner à vil prix les pièces qu’il avait terminées, en acheta quelques-unes ; il fut aidé dans cette opération par Charles Delacroix, mari de la fille de Marguerite van der Cruse et d’Oëben, qui dirigeait la vente faite à Versailles. Le procès-verbal d’adjudication porte souvent le nom de l’ébéniste comme acquéreur.» Alfred de Champeaux.

Sur les bancs de la Convention, le député Delacroix s’est pris d’amitié pour Ferdinand Guillemardet, député de Saône-et-Loire. Les deux familles sont devenues très proches au point que Guillemardet signe l’acte de naissance d’Eugène Delacroix en 1798, en présence de Riesener.
«Aujourd’hui 8 Floréal de l’an sixième de la République Françoise une et indivisible, […] est comparu le citoyen Jean Henry Riesner, beau-père de la citoyenne Oeben, le citoyen Ferdinand […] Guillemardet, législateur âgé de trente-trois ans et la citoyenne Adelaïde-Denize Oeben […] témoins. Lesquels m’ont déclaré que Victoire Oeben, épouze de légitime mariage du citoyen Charles Delacroix, Ministre de la République Françoise près celle Batave, est accouchée hier […] d’un enfant mâle auquel ils ont donné les prénoms de Ferdinand Victor Eugène.» Archives départementales du Val de Marne.

En 1798, alors que la Terreur a décimé nombre de ses anciens clients, Riesener a besoin de vendre ses meubles Royaux pour lesquels il n’est plus capable de trouver acquéreur par lui-même. C’est ainsi que son gendre le met en rapport avec son ami Guillemardet, nouvellement nommé à Madrid, Ambassadeur de la République Française auprès de sa Majesté le Roi d’Espagne, espérant que ce dernier pourrait l’aider à vendre ces meubles aux Bourbons d’Espagne.
Il lui adresse alors cette lettre, en y joignant les dessins desdits meubles, comme l’aurait fait une entreprise commerciale du XXe siècle en joignant une « plaquette marketing » de ses produits... Cette initiative ne fut pas couronnée de succès puisque les dits meubles ne rejoignirent pas les collections royales d’Espagne et ont aujourd’hui tous quitté la France.

Les meubles cités dans cette lettre existent toujours : commode et secrétaire en laque du Japon sont aujourd’hui au Metropolitan Museum à New-York, le secrétaire bonheur du jour jusqu’à ce jour attribué à Riesener appartient aux collections du Getty Museum à Los Angeles, le serre-bijoux de la Comtesse de Provence est aujourd’hui dans celles du Roi d’Angleterre. Trace a été perdue du projet du bureau cylindre, une maquette en cire probablement jointe originellement à la lettre qui semble disparue à ce jour.

On sait de Riesener qu’il dessinait lui-même ses meubles ; son portrait par Vestier exposé au musée de Versailles le présente justement un crayon à la main, des dessins de meubles déroulés sur la table à côté de lui. Le titre est de la main de Riesener et il en est probablement de même pour le dessin également. Ce dessin très précis parait être un ricordo réalisé de la main de Riesener d’après les meubles en sa possession, au moment de la rédaction de la lettre à Guillemardet.
Les oeuvres sont restées dans les archives de l’ébéniste, jusqu’à ce que celui-ci rachète certains de ses meubles lors des ventes révolutionnaires, et cherche à les négocier auprès de la Cour d’Espagne en 1798, par l’intermédiaire de Ferdinand Guillemardet.

La lettre de Riesener à Ferdinand Guillemardet et les dessins de sa main ou de son atelier, conservés confidentiellement pendant 230 ans dans la descendance de Guillemardet, ont été vendus le 26 novembre 2024.

Lettre de Riesener à Guillemardet
Lettre datée du 12 Vendémiaire an 7 (3 octobre 1798), adressée par Jean Henri Riesener à Ferdinand Guillemardet, alors Ambassadeur de la République Française auprès de sa Majesté le Roi d’Espagne. Lettre manuscrite à la plume sur papier (filigrane D&C LAUW) portant en bas à droite la signature de Riesener en toutes lettres.
«Paris ce 12 Vendre l'ann 7eme
L’amitié que vous m’avez témoigné Citoyen Ministre me fait espérer que vous trouviez quelque occasion à la Cour ou vous résidez de me faire vendre des meubles précieux que vous avez vu chez moi et dont je prends la liberté de vous adresser les dessins ci joints.
Ces meubles sont un Secretair en armoire, une comode et un secretair en bonheur du Jour. Posé sur des pieds à guênes, ils sont tous trois en vieux lac de Japon, avec les ornement et guirlandes de fleurs Supérieurement Cizelée et doré au matte le prix de l’ensemble est de 40.000’’
Je Joins aussi un desin d’un armoire à bijoux de bois d’acajou, très ornée et doré au matte, dont le prix est de 30.000’’
J’ai remis aussi a la citoyenne Leprince un petit projet de model d’un secrétair à cilindre avec les ornemens figurés en cire, cette pièce avec les ornemens supérieurement cizelé et doré au matte, dont la mesure n’est pas fixé, le prix est denviron 24.000’’.
Pardonnez je vous prie de la liberté de ces détails mais je connais les bontés de votre Cœur, et le plaisir que vous avez d’obliger. Et j’espère que vous en trouverais l’occasion.
J’ai l’honneur d’être avec respect. RIESENER
Bien des amitiés de la part de ma femme et de mon fils, celui qui a m'engage à cette démarche auprès de vous.»


Commode de Marie-Antoinette
Commode au chiffre de la Reine, vue de trois-quarts, projet pour le château de Versailles.
Aquarelle, plume et encre noire sur traits de crayon noir. Vers 1783
24,5 x 36,2 cm
Echelle au crayon noir sur la gauche et trait d’assise dans le bas. Annoté dans le bas de la main de l’ébéniste, à la plume et encre brune : « comode de vieux lac de 4 pied 6 po de large sur 3 5 pe. de haut. »
Sur papier filigrané « VI ». Anciennement plié en quatre.
Ce dessin représente la commode de la Reine Marie Antoinette, réalisée en 1783 pour les petits appartements de la reine à Versailles (cabinet doré), en suite avec un secrétaire assorti. Meubles qui seront déplacés à Saint Cloud en 1788 où la Souveraine emporta ses meubles préférés. En laque du Japon, à riche monture de bronzes ciselés et dorés, portant le monogramme MA sur le tiroir central, les dessins suivants sont des dessins d’exécution, reprenant précisément les motifs des laques et des bronzes des meubles encore existants et aujourd’hui exposés au Metropole Museum of Art de New York (la commode de Marie-Antoinette au MET).
Propriétaires successifs : Abraham Alcan , fournisseur de l’armée du Rhin Moselle, entre 1795 et 1797 qui les aurait rachetées 8000 livres lors des ventes du mobilier de St Cloud en 1794-1795, puis Riesener qui a du les lui racheter, puisqu'il les possédait en 1798. Les meubles rejoignent l’Angleterre en 1811 (William Beckford) puis la collection de George Watson Taylor et celle du duc de Hamilton en 1832. William Kissam Vanderbilt les acquit en 1882 et les offrit au MET en 1920.

Secrétaire de Marie-Antoinette
Secrétaire en armoire au chiffre de la Reine, vu de trois-quarts, projet pour le château de Versailles.
Aquarelle, plume et encre noire sur traits de crayon noir. Vers 1783
Echelle au crayon noir sur la gauche et trait d’assise dans le bas.
Annoté dans le bas de la main de l’ébéniste, à la plume et encre brune : « Secretair en de Armoire de vieux lac./de 3 pied 4 po de large sur 4 pied 6 p. de haut »
Sur papier filigrané « VI »
Anciennement plié en quatre, légères pliures et petite tache à gauche.
Ce dessin représente la secrétaire de la Reine Marie Antoinette, réalisée en 1783 pour les petits appartements de la reine à Versailles (cabinet doré), en suite avec la commode précédente, et ayant suivi la même destinée. Le secrétaire se trouve aussi aujourd'hui dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York également.
L’observation du dessin montre une entrée de serrure en bronze doré sur l’abattant du secrétaire, aujourd’hui absente du meuble présenté au MET.

Bonheur du jour en laque
Secrétaire en bonheur du jour, vu de trois-quarts.
Aquarelle, plume et encre noire sur traits de crayon noir. Vers 1784
23,5 x 37 cm
Trait d’assise au crayon noir dans le bas
Annoté dans le bas de la main de l’ébéniste, à la plume et encre brune : « sceretair en bonheur du jour de vieux lac. 3 pied 6 po de large sur 4 pied 1#0 po de haut. »
Sur papier filigrané « Honig &Zoonen ».
Anciennement plié en quatre et petites taches en bas à gauche.
Ce dessin représente un bonheur du jour en laque à riche monture de bronzes ciselés et dorés, orné sur le panneau central d’un médaillon à l’antique de forme ovale. Ce dessin est un dessin d’exécution, reprenant précisément les motifs des bronzes du meuble encore existant et aujourd’hui exposé au Getty Museum à Los Angeles.
Ce dessin et sa provenance apportent la preuve que ce meuble, jusqu'à aujourd'hui attribué à Riesener, sort bien de son atelier.
Propriétaires successifs : en 1805 le marchand Baudouin essaye de le vendre à Joseph Bonaparte. Le meuble rejoint ensuite l'Angleterre et la collection de George Watson Taylor, puis celle du duc de Hamilton en 1832, la famille Vanderbilt de 1883 jusque 1965, puis le Getty Museum en 1971.

Le serre-bijoux de la Comtesse de Provence
Proposition pour une armoire à bijoux, élévation. Plume et encre rouge sur trait de crayon noir. Vers 1786.
36,9 x 24,4 cm
Echelle à l’encre rouge sur trait de crayon noir dans le bas annotée « Echelle des 5 pds ». Mesure au crayon noir sur la gauche et petite esquisse de figure de caryatide sur la droite. Annoté à la plume et encre brune de la main de Riesener, dans le bas à droite : « L.armoir a Bijoux.) ».
Filigrane à fleur de lys. Anciennement plié en quatre, petites taches dans le haut.
Ce dessin représente le serre-bijoux de la Comtesse de Provence, réalisé en 1787, qui fait maintenant partie de la Royal Collection au Royaume Uni. A la différence des 3 déssins précédents, il s’agit très probablement du dessin préparatoire, avec plusieurs propositions décoratives, présenté au commanditaire pour affiner les finitions et choix des motifs de piètement et des bronzes.
Les motifs décoratifs représentés sur les modèles de Martincourt, Boizot et Remond sont typiques du goût de Dominique Daguerre, qui a participé à l’élaboration de ce meuble. Le projet final fut orné des armes de France et de Savoie. Les putti au sommet qui tiennent la couronne sont à peu près ceux du dessin-projet, de même que le piétement carquois, les motifs de bronzes de la ceinture et dans l'ensemble du panneau central.
Propriétaires successifs : vendu en octobre 1796 (probablement au marchand Villemain), puis racheté par Riesener qui l'aurait revendu au marchand Charles François Guesnier (Aux Trois Magots). Le comte Daru proposa l’achat de ce meuble à Napoléon pour l’impératrice Marie-Louise, mais l’Empereur repoussa la proposition car « Sa Majesté veut faire du neuf et non racheter du vieux », rapporta le comte. Le serre-bijoux rejoint vers 1810 les collections de John Watson-Taylor au Royaume Uni, avant d'être racheté par le Roi Georges IV d'Angleterre en 1825.

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