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Paire de fauteuils en bois sculpté et laqué d'époque Empire. Couverture en soie à bordures framboise et or d'époque Empire - Restauration. Estampille de Jacob Desmalter et marques au fer de la Maison de Lorraine (croix de Lorraine couronnée).
Provenance Princesse de Vaudémont, probablement pour son château de Suresnes.
Les deux sièges portent sous la ceinture l'estampille de Jacob D R Meslée utilisée entre 1803 et 1813. La dynastie des Jacob est probablement la plus prestigieuse des menuisiers - ébénistes Français de la fin XVIIIe siècle et du début XIXe siècle, avec un immense succès en tant que fournisseur notamment du Garde-Meuble Impérial (ainsi que celui de la Couronne avant et après l'Empire). Les sièges sortis de l'atelier de Jacob se reconnaissent, notamment, par la très grande qualité de leur exécution, les proportions toujours parfaites et une grande originalité dans la création de nouvelles formes et modèles.
Nos fauteuils sont un modèle d'apparat de la fin de l'Empire, des années 1810. Comme toujours, les productions de Jacob Desmalter étaient des combinaisons d'éléments de décor, que l'on retrouve avec des variantes d'association pour personnaliser les sièges de leur commanditaire. Ainsi, nos fauteuils reprennent la structure, les pieds et supports d'accotoirs des sièges en bois doré présentés dans la chambre de l'impératrice Joséphine à la Malmaison et provenant des Tuileries.
Nos sièges en sont une variante ; le dossier est enroulé vers l'arrière et le bois est laqué et rechampi de gris, comme c'est la mode à la fin de l'Empire. Si nos sièges ne sont pas en bois doré, leur format plus large et la qualité de leur sculpture les destine à l'ameublement d'un appartement de prince dans un palais Impérial ou d'un grand dignitaire de l'Empire. Ils sont de la même qualité que l'ensemble de sièges présentés dans le salon du déjeun à Compiègne, et c'est cet ensemble qui a guidé nos choix de restauration : relaqués et rechampis de gris, la garniture a été refaite en crin sur sangle, les angles piqués et montés en "lame de couteau". Un soin particulier a été apporté à recréer les riches accoudoirs en cylindre, typiques des modèles d'apparat. Nos sièges ont ensuite été recouverts d'un gourgouran de soie ivoire neuf (Tassinari et Chatel), et rehaussé de bordures en soie framboise et jaune, décorés d'enroulements de rosaces Empire-Restauration. Nous précisons que ces bordures (récupérées de rideaux anciens) sont contemporains de la fabrication des sièges (années 1810-1820) et très fragiles. C'est une restauration de qualité musée qui a été réalisée.
Outre leurs indéniables qualités esthétiques et le soin apporté à leur restauration, le grand intérêt de nos sièges est le mystère de leur provenance, objet de longues recherches. Ils portent tous deux sous la ceinture des marques au fer les rattachant à la Maison de Lorraine : une croix de Lorraine surmontée d'une couronne Princière. Sur la photo que nous présentons de l'estampille, la croix de Lorraine est superposée avec les marques de Jacob, mais elle est aussi apposée seule sur d'autres traverses.
En France, au début du XIXe siècle, subsiste la branche Française de la maison de Lorraine, descendant des ducs de Guise. Une piste pourrait être le Prince de Lambesc, Duc d'Elbeuf et chef de la branche Française de la maison de Lorraine. Cependant, bien que ce prince fût fait pair de France par Louis XVIII en 1814, il quitta la France en émigration dès 1789, pour ne jamais y revenir et finir sa vie à Vienne en 1825. Il ne tint donc pas salon en France sous l'Empire et la Restauration et l'hypothèse que ce mobilier de salon lui soit dédié reste peu probable.
La deuxième hypothèse qui est la plus vraisemblable d'après les échanges avec les historiens consultés, est la Princesse de Vaudémont : Louise de Montmorency-Logny (1763-1832), épouse du Joseph de Lorraine (1759-1812), frère cadet du Prince de Lambesc.
Louise (Auguste Elisabeth Marie Colette) de Montmorency, de la branche des Pays-Bas, naît en 1763. En 1778, à peine âgée de quinze ans, elle est mariée à Joseph Marie de Lorraine, prince de Vaudémont, fils de la comtesse de Brionne. Avec l’arrivée de la Révolution, sa situation devient précaire. Elle émigre en 1791, se fixant à Altona, près de Hambourg. Là, elle tient une véritable cour d’émigrés quelque peu «jacobins» et plus ou moins désireux de regagner la France. Ceux ci nourrissent au fond d’eux-mêmes des idées libérales, du moins, celles qui sont chères au duc Philippe d’Orléans, dit «Philippe Egalité». Elle rentre en France vers 1800 en bénéficiant probablement des lois d'amnistie promulguées par le Premier Consul. Sous le Consulat et l’Empire, Madame de Vaudémont fréquente assidûment les salons, dont celui de la rue du Bac. Elle tient le sien dans sa maison de Suresnes. Passionnée de politique, elle complote contre le régime impérial avec les ennemis du pouvoir plus ou moins révélés, tels Boisgelin et Vitrolles, Talleyrand et Dalberg. Après 1830, la princesse a ses entrées privilégiées au Palais-Royal. Elle ne cesse, par l’intermédiaire de Mme Adélaïde, d’assurer une liaison supplémentaire entre le roi Louis-Philippe et le prince de Talleyrand dont elle est très proche. Veuve dès 1812, Mme de Vaudémont meurt à Paris, presque subitement, dans la nuit du 31 décembre 1832.
Nos sièges ne portent pas de marque de château, mais si l'hypothèse de l'origine Vaudémont est avérée, il proviendrait en toute logique du château de Suresnes aujourd'hui disparu. Cette propriété, détruite en 1986, appartint entre autres et à partir de 1796 à Paul Barras, qui y reçoit notamment Napoléon Bonaparte et son épouse Joséphine sous le Directoire. Il le revend dès 1797 aux frères Chevalier. La princesse de Vaudémont l'achète en 1803 à un nommé Michel, «ancien avoué à Paris». Très riche, elle agrandit le site et fait aménager un parc à l'anglaise, doté d'une volière. Le château change de propriétaire en 1834.
La marque Jacob Desmalter Rue Meslée ayant été en usage entre 1803 et 1813, elle correspond à la période où la Princesse de Vaudémont aurait remeublé son salon à la dernière mode, avec un mobilier convenant au prestige de son rang.
Il aussi est intéressant de noter que cette marque à la croix de Lorraine couronnée est mentionnée dans l'ouvrage Collections de la maison de Lorraine, 10 ans de recherches et de découvertes inédites par Jacques Charles-Gaffiot. La marque à la Croix de Lorraine de nos sièges est représentée page 100 sur les traverses de sièges Louis XVI aujourd'hui dans les collections du Palais Rohan à Strasbourg et dont on ne connaissait pas l'origine à ce jour. Nos sièges datant de l'Empire, pourraient avoir la même provenance que ceux du musée de Strasbourg et apportent ainsi une nouvelle hypothèse en complément des recherches présentées dans la dernière version de cet ouvrage.
Beaux sièges de collection de qualité musée, à la rare provenance, en excellent état, structure saine sans jeu ni restauration, garniture en crin sur sangles refaite à neuf dans les règles de l'art. Soie neuve pour le fond couleur ivoire, bicentenaire pour les bordures framboise. Galons de passementerie ancienne restés neufs et non posés jusque ce jour.
Un grand merci à nos restaurateurs qui partagent notre passion et nous ont accompagnés dans ce projet, et à Messieurs Jacques Charles-Gaffiot et Jean-Pierre Samoyault qui nous ont aimablement aidés dans nos recherches d'attribution de provenance.
Largeur : 62cm
Hauteur : 93cm
Hauteur d'assise : 42cm
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